A partir du 13 octobre, le film-documentaire sur la Via Francigena au cinéma, sous la direction de Fabio Dipinto. COLLE SAN BERNARDO « Même à travers l’écran de cinéma, la Via Francigena t’enveloppe, te traine et t’ouvre » explique un pèlerin. Parce que marcher invite à la réflexion, au retour à la lenteur, à la lumière et au calme intérieur et jamais on ne revient comme on est parti. Il arrive dans les salles le 13 octobre, distribué par Cineama, « I volti della Via Francigena ».
Une opération fraiche et courageuse qui propose de raconter le chemin qui traverse l’Italie grâce aux personnes qui en sont tous les jours les protagonistes « parce que les montagnes ne se rencontrent pas mais les personnes oui »explique Don Giovanni, prêtre chargé d’accueil parmi les « visages » du film. Ainsi les pèlerins, les accueillants, les passeurs, les volontaires, les historiens et les religieux racontent leur Francigena, tranquillement et sans filtres, une sorte de film choral de 55min né de plus de 40h de prises, tourné en 6 semaines de chemin parcouru par le réalisateur.
« Marcher est une activité profondément démocratique – dit dans le film l’écrivain Enrico Brizzi– la peine est la même pour tous, peu importe que tu sois un notaire ou une personne à la recherche d’un travail. On partage tout de la même façon, ça t’aide à fraterniser avec des inconnus et à connaitre mieux tes amis. La montée est la même pour tous, la soif est la même pour tous, l’émerveillement est le même pour tous. D’une certaine façon, il ne peut rien y avoir de plus juste et de plus honnête ».
« Le chemin inévitablement change –explique Alberto Conte, fondateur du Mouvement Lent – et je dirais que inévitablement, il change en mieux les personnes. Ce n’est pas possible de revenir d’un chemin le même que lorsque on est parti ». Mais le chemin change aussi celui qui habite le long de la Via Francigena, comme explique un des autres « visages » de la Via, Carla : « J’écris tous les jours, j’écris sur les personnes qui marchent et sur leurs histoires ».
« Prendre son temps pour faire ce chemin –réfléchit l’Abbé Joseph Roduit de l’abbaye de Saint Maurice, récemment décédé – c’est très important. Surtout de nos jours. Tout va trop vite et là, il faut aller au pas du pèlerin ».
« Après Six Chemins pour Santiago – affirme Terenzio Cugia – nous avons choisi un autre film sur le même thème qui nous concernait de plus près et qui faisait réfléchir sur un itinéraire autant inconnu que fascinant et sur combien de progrès il y a encore à faire en Italie en ce qui concerne les chemins et les pistes cyclables. »
«La difficulté du chemin – dit Sandro Polci, directeur du festival des Vie Francigene – c’est qu’il n’est pas hi-tech mais hi-touch. Tu le sens dans les jambes, dans les mollets et dans les pieds, il te change et te transforme. La sueur du pèlerin ne pue jamais, elle a l’odeur du chemin, elle a l’odeur de l’esprit… »