Via Francigena

Qui marche sur la Via Francigena? Analyses et reflexions

Redazione AEVF
Redazione AEVF

L’Association Européenne des Chemins de la Via Francigena fournit des données sur le profil du marcheur, pèlerin et randonneur en voyage sur l’itinéraire européen.

Le marcheur va à quatre ou cinq km/h. Le pèlerin aime prendre son temps, s’arrêter dans des lieux inconnus. Il n’aime pas se conformer aux délais pendant le voyage, c’est une occasion qui devient un moment de rencontre, de conversation, d’écoute. Un voyage qui se transforme en découverte de nous-même et des autres, immergé dans la grande beauté de la Via Francigena. Et comme affirme M.Lacarrière : « Marcher de nos jours, ce n’est pas revenir aux temps du Néolithique, mais plutôt au temps des prophètes ».

L’Association Européenne des Vie Francigene a étudié environ 2.000 questionnaires remplis par les pèlerins qui ont demandé la crédenciale en 2016 (passeport du pèlerin), sur un total de presque 12.000 distribuées, pour mieux définir le profil du voyageur de la Via Francigena. Nous parlons d’un échantillon qui n’a pas les caractéristiques statistiques significatives par rapport à l’univers des marcheurs et des pèlerins francigeni. Il s’agit d’une simple évaluation d’AEVF sur la base des questionnaires et des informations provenant des membres AEVF de l’itinéraire ; des informations utiles sont fournies pour mieux connaitre le profil du pèlerin du troisième millénaire. L’année dernière nous avons estimé à environ 40.000 la présence des marcheurs.

Du sondage, émergent les points suivants :

  • La Via Francigena accueille un public toujours plus international.
  • Toutes les modalités d’hébergement sont choisies par les pèlerins, des auberges aux structures qui offrent plus de services.
  • La Via Francigena est un chemin « intergénérationnel » (entre 16 et 75 ans).
  • Des services et des entreprises qui soutiennent l’itinéraire naissent le long du chemin.
  • La Via Francigena favorise le dialogue entre les territoires et stimule le sens d’appartenance des communautés locales.

Fourchette d’âge. La Via Francigena devient de plus en plus un grand itinéraire culturel européen en passe d’attirer des personnes du monde entier. Un chemin « intergénérationnel » qui engage toutes les classes d’âge, de 16 à 75 ans, avec une augmentation de la présence des + de 70ans et une forte croissance des – de 20 ans par rapport à 2015. Les groupes les plus représentés sont les 40-60 ans (41%). Suivi de près des 30-40 ans et des 20-30 ans. Le marcheur est une personne autonome, bien informée, qui aime s’organiser de façon autonome et achète des produits consacrés au chemin.

Le moyen de transport. La tendance des pèlerins qui se mettent en chemin à pied (79%) est confirmée, en augmentation de 4 points par rapport à 2015. Le nombre constant de pèlerins qui parcourent la Via Francigena en vélo (21%) représente une grande opportunité pour élargir l’utilisation de la Via Francigena aux amoureux de la bicyclette. Il est nécessaire d’augmenter les services dans le parcours et l’accueil, en plus de la sécurité du parcours qui nécessite des investissements adéquats. Un pèlerin sur 3 aime partir en groupe, ou au moins avec un autre compagnon de voyage.

Motifs du voyage. Le motif principal de celui qui se met en chemin sur la Via Francigena est le chemin lui-même, bien avant le but. Mais une des vraies raisons est celle de « savoir perdre son temps », aujourd’hui considéré presque inopportun dans la société moderne parce que nous cherchons toujours à récupérer le temps qui nous manque. Emergent la spiritualité, la connaissance de soi-même et la recherche intime qui rapproche de la nature et de notre environnement. La Via Francigena offre du temps pour réfléchir, pour penser, pour découvrir. L’aspect culturel est tout autant important : le chemin réserve un voyage dans l’histoire, dans le temps et dans la culture européenne. Le motif religieux reste stable à 15%. L’intérêt lié à la découverte des produits gastronomiques du territoire est croissant, souvent ils sont capables d’agrémenter l’étape en fin de journée et deviennent une façon de connaitre les traditions locales le long de la Via Francigena.

La nationalité. La connaissance de la Via Francigena est en augmentation sur l’échelle européenne. S’il est vrai qu’environ 70% sont italiens, la Via Francigena se révèle de plus en plus un itinéraire international qui attire des pèlerins du monde entier. En Europe les marcheurs les plus nombreux proviennent respectivement de la France, de l’Espagne, de l’Allemagne, de la Suisse, de l’Autriche alors que les provenances les plus importantes dans le reste du monde sont des Etats-Unis, du Canada, du Brésil, de la Norvège mais nous signalons une augmentation de la présence du Japon, de la Corée du Sud, de l’Australie, du Mexique, du Pérou et du Venezuela.   

Périodes et étapes de départ. Malgré le climat chaud, la majeure partie des départs se concentre en été : juillet et août sont les mois les plus pratiqués sur le chemin, liés surement à la possibilité de prendre des vacances pour une période moyenne-longue. Au printemps et en automne nous constatons une présence plus importante de pèlerins non italiens. A signaler que la présence de pèlerins s’étale sur toute l’année, même durant l’hiver : décembre, janvier et février.

Certaines localités sur la Via Francigena sont considérées comme particulièrement stratégiques pour commencer le chemin, c’est ce qui est apparu des analyses des données. En Suisse un nombre croissant de pèlerins part de Lausanne : splendide ville sur le lac Léman, facile à rejoindre et à deux pas des Alpes. En quelques jours de marche, nous arrivons à un des lieux mythiques du parcours, le Col du Grand Saint Bernard. Le même Pas est un des lieux préférés des marcheurs comme étape de départ. En Italie, les villes choisies principalement pour le départ sont Fidenza, Lucques, Siennes et Viterbo.

Période de marche et séjour. La période moyenne est de 7-8 jours (50%), même si beaucoup choisissent  de marcher par exemple les week-end ou les « longs » ponts printaniers. Plus de 20% marchent plus de deux semaines.

La moitié des pèlerins préfère dormir dans des auberges communales, religieuses ou privées. Ce qui compte c’est l’esprit de partage et d’accueil, en partant d’un repas en fin d’étape qui devient une occasion d’échanger des expériences vécues.  Ceux qui se mettent en chemin pour une longue période sur la Via Francigena préfèrent décidément ces structures, plus conformes à la dimension du chemin. Ceux qui voyagent pour des périodes plus brèves, préfèrent des structures qui offrent plus de confort et de services, comme des hôtels et/ou des B&B, desquels on attend quand même une attention particulière envers les excursionnistes. L’augmentation des structures d’accueil à bas coût devient sûrement l’élément le plus important pour augmenter le flux de pèlerins.

Le chemin comme philosophie de vie. L’analyse confirme une forte tendance ces dernières années, en augmentation en Italie aussi. Celle du chemin, sous-entendu dans toutes ses formes et dimensions, qui serait un « art de vie », qui depuis deux siècles environ est célébré par des auteurs très connus (Rousseau, Hermann Hesse, Thoreau, Leigh Fermor, Ollivier, Muir), mais aussi par des auteurs moins connus du moins pour nous italiens. C’est vraiment une belle révolution lente que celle qui met au centre la marche, la sensorialité, la spiritualité, l’authenticité liées au voyage. Comme le signale un des experts du Chemin, l’écrivain français David Le Breton, un grand changement positif de la culture de la marche est en cours et le marcheur lui-même a acquis une dignité sociale. « Le statut de la marche a beaucoup changé ces 30 dernières années, en se fiant seulement à son propre corps et à sa propre volonté, c’est un anachronisme dans une époque de vitesse, d’instantanéité, d’efficacité, de rendement, d’utilitarisme. »

2017 : l’année du boom et d’opportunité pour les territoires. Les pèlerins sont déjà en marche sur la Via Francigena depuis le début de l’année. Pour 2017, on s’attend à un vrai boom capable d’augmenter la connaissance de ce parcours européen, grâce aussi à l’implication toujours plus importante des institutions, des associations et des opérateurs privés. Les projecteurs s’allument surtout sur les petites Communes, celles qui composent l’Europe « mineure » et qui ont été célébrées récemment au Forum sur la Via Francigena à Monteriggioni le 28 janvier dernier.

Les territoires peuvent jouer un rôle très important pour favoriser la mise en réseau du terreau entrepreneurial et créatif en attirant énergie positive et confiance. Le thème de l’emploi (pas seulement des jeunes) aujourd’hui est plus que jamais au centre des politiques européennes, nationales et régionales. La Via Francigena et tous les autres Chemins reliés à elle, peuvent devenir de bonnes plates-formes expérimentales pour générer des flux d’activité autour des thèmes culturels, déclinés en toutes leurs multiples formes de durabilité et d’accessibilité.

Luca Bruschi

 

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